Ô Christ, j’aurais bien cru en toi toute ma vie… mais toute ma vie n’est que misère et injustice.
Oui, toute ma vie, je t’ai attendu, mais la seule chose que j’ai vu, c’est que tu parlais par métaphores.
Les aveugles revoient et les morts se relèvent… mais seulement en perdant leur vie passée.
Et moi, j’étouffe, comme tous les jours, en attendant la vie que les loups m’ont arrachée.
Pour moi, voir mourir ces loups, les uns après les autres, n’est en aucun cas une consolation.
J’aurais bien cru aussi en le Père, mais le Père est Chaos.
Il n’y a en lui que le pouvoir de la Déïté.
Il n’y a en rien une conscience.
Car si conscience il y avait en lui, il se repentirait du mal qu’il fait, et du mal qu’il m’a fait.
Puis, il m’offrirait mon dû, la vie meilleure que je lui demande, pour moi et pour les miens, sur toute la terre.